Il voit plus loin que l’univers commun aux hommes. Il parle fort avec des bouts de phrases liées de malice et de sagesse, des harangues de foire s’il faut tromper le diable. Rusé, il connaît la façon de mettre les mots là où on ne les attend pas. Les mains ouvertes, il ne laissera personne au bord du chemin ; c'est un voyageur de la vie, souvent devant à fouailler de son bourdon les mauvais buissons, devisant sans retenue avec celui qui veut bien recevoir son salut. De son cœur toujours aux aguets, il dénoncera l’injustice qui passe à sa portée.

L’esprit en girouette, il prend aux vents cardinaux juste ce qu’il faut d’escarbilles pour répandre, envers et contre tout, une poésie enflammée, généreuse, réconfortante. Henri Abgrall est un semeur d’étincelles.

Plume au vent est fait de cette veine, du sang devenu cri, amour, poésie enfin, accomplissant le fruit de ses pensées fugaces, pour des éternités...