Les feux follets sont dans la ville
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Et songez donc, dit la femme, que ceux que les feux follets
détournent de la vérité et de la bonne route sont
de tous les rangs, de tous les âges. Parmi les politiques, ils
pullulent ; il y en a dans les lettres, dans les arts.
« J’ai tort de vous dire tout cela ; vous êtes
poète et vous allez le tambouriner partout et avertir vos
semblables. Cela ne fera pas l’affaire de mon compère le
Diable. C’est votre trèfle qui me force à parler.
– Oh ! n’ayez pas peur, dit l’homme ; ils ne
prendront pas garde à ce que je dirai. Ils croiront tous que je
leur fais un conte ; il amusera les uns, les autres le trouveront
ennuyeux. Mais aucun ne s’avisera que je leur annonce
sérieusement :
« Les feux follets sont dans la ville ! La fée des marais
me l’a dit. Soyez sur vos gardes, mes frères ! »
Fin
Hans Christian Andersen (1805-1875)
Traduit du danois par David Soldi.
à suivre...