Les feux follets sont dans la ville

17

En effet l’homme aperçut, au milieu de tout un attirail de sorcellerie, un meuble taillé dans la racine d’un aulne séculaire ; c’était un ouvrage fait avec le plus grand art, on y voyait finement ciselées les caricatures de tous les poètes fameux. Dedans se trouvait une rangée de fioles, contenant l’essence rectifiée et concentrée de la poésie de tous les peuples.
« Prenez la première bouteille, dit la fée ; c’est ce que j’appelle du parfum de mai. Vous en respirez un peu, aussitôt vous voyez apparaître des prés fleuris, des forêts verdoyantes, des bruyères odorantes, des lacs bordés d’iris et couverts de nénuphars. Versez-en deux gouttes sur le cahier de composition d’un écolier, il s’en dégage une senteur de printemps si forte qu’elle vous endort.


à suivre...

Retour à Temps-pestif