Les feux follets sont dans la ville
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«
Eh bien ! cette poésie, je vous en brasserai tant que vous
voudrez. Mieux que cela ; j’ai là plein une armoire de
poésie en bouteilles, de l’essence de poésie, pour
tous les goûts, du doux, de l’amer, du gai, du triste. Vous
en prenez dimanches et fêtes une goutte sur votre mouchoir, et
votre demeure est pour la semaine embaumée de poésie.
Cela vaut bien votre Conte.
« Vous n’avez pas l’air de me croire. Vous connaissez
cependant l’Histoire de la petite fille qui marchait sur le pain ?
– Je pense bien, dit-il, c’est moi-même qui l’ai racontée.
– Eh bien ! vous savez alors que la fillette, passant à
travers la tourbe des marécages, est venue tomber dans ma
demeure, un jour que la grand--mère du diable me rendait visite.
Vous vous souvenez encore que la vieille diablesse emporta la fillette
pour la placer sur une étagère ; en retour, ce que vous
ne savez pas, elle me fit cadeau d’une cave à liqueur
toute particulière : c’était de la poésie en
bouteilles. Tenez, mettez sur votre oeil gauche un de vos
trèfles et vous verrez distinctement ce qui se passe chez moi au
fond du marais. »
à suivre...